La fratrie s’agrandit…

Suite au décès de son frère, célibataire, très solitaire, sa sœur doit apporter la preuve que le défunt ne laisse aucun héritier réservataire afin de pouvoir appréhender la succession.

Ne sachant que peu de choses de la vie de son frère, celle-ci ne peut pas affirmer qu’il n’a jamais eu d’enfant. Le notaire chargé de la succession, perplexe, demande l’intervention d’un généalogiste …

Ce que le généalogiste va découvrir va lui donner amplement raison. Après avoir effectué toutes les diligences possibles pour vérifier que le défunt n’a jamais eu d’enfant naturel, légitime ou adoptif, le généalogiste vérifie que la personne qui s’est présentée chez le notaire est bien l’unique sœur du défunt.

Le frère et la sœur sont nés au cours du mariage de leurs parents. Ces derniers n’ont jamais été mariés auparavant, ni même après. Le couple n’a jamais divorcé et pourtant…

Un détail attire l’œil du généalogiste : la mère du défunt et de sa sœur est une enfant naturelle, élevée par l’Assistance Publique.
La consultation de son dossier de pupille de l’Etat va révéler qu’avant sa majorité (21 ans) cette femme a eu deux enfants qu’elle a reconnus puis abandonnés. Aux yeux de la loi, leur filiation est établie et ils sont légalement les frère et sœur utérin du défunt. Fort de cette découverte, le généalogiste estime utile de vérifier que la mère de ces quatre enfants, domiciliée à Paris lors de son mariage, n’a pas eu d’autres enfants naturels nés dans la capitale après sa majorité et avant son mariage. Son patronyme est très répandu, et il doit vérifier toutes les naissances une par une , ce qui va lui prendre des semaines.

Son acharnement va lui donner raison, cette femme a eu un cinquième enfant lui aussi reconnu et lui aussi abandonné. Lui aussi est un frère utérin du défunt.
Ce très lourd secret de famille aura été préservé tout au long de sa vie par la mère du défunt qui, pourtant, donnera les mêmes prénoms à ses enfants légitimes que ceux qu’elle avait donnés à ses enfants naturels.

La succession sera finalement partagée entre les quatre frères et sœurs du défunt, ou leurs enfants pour ceux déjà décédés … bouleversant totalement la vie de la sœur qui se croyait l’unique héritière de son frère unique…